Bénin/ Soins en Planification Familiale dans les centres de santé

Vers une plus grande affluence des femmes

Si hier, se rendre dans un centre de soins pour demander des soins en Planification Familiale (PF) était presque tabou et pouvait exposer les femmes à la stigmatisation, aujourd’hui de plus en plus de femmes n’hésitent plus à opter pour la PF des naissances. Cependant si les soins sont gratuits dans les formations sanitaires publiques, dans le privé, ces soins coûtent les yeux de la tête.

Déla Fidèle TAMADAHO

Liliane (nom d’emprunt), mère de trois enfants est au centre de santé ce mardi de novembre 2023. Le but de sa consultation, adopter une méthode contraceptive. Une heure plus tard, elle repart aussi discrètement qu’elle est venue, satisfaite. Elle a fait une injection pour éviter la surprise d’une grossesse non désirée. Elle veut mieux s’occuper de son commerce. Dans ce centre de santé situé dans la commune d’Abomey- Calavi, ce genre de consultation est quotidien à la maternité. Trois à cinq femmes par jour au minimum. Les rapports mensuels relatifs à ces adhérentes sont envoyés l’Association Béninoise pour le Marketing Social et la communication pour la Santé (ABMS), une organisation non gouvernementale béninoise, membre du réseau population service international (PSI). Ce centre de Santé qui a requis l’anonymat, n’est pas le seul sollicité pour ce genre de prestations médicales. Également partenaire de ABMS/PSI, la clinique privée Béraka, installée à Abomey-calavi offre elle aussi des soins en Planification Familiale (PF). Et les demandes en soins de PF sont moins fréquentes que dans le premier centre. Entre décembre 2022 et novembre 2023, soit en un peu moins d’un an, Falilatou Mama, la sage-femme a compté quarante et une (41) femmes adhérentes et fait observer que ‘ cette clientèle est plutôt composée des nouvelles accouchées ou des césarisées, bénéficiaires des sensibilisations qu’organise la clinique. ‘C’est rare, mais il arrive que nous recevons des jeunes filles’, raconte la sage-femme. Dans cette clinique, les soins en PF sont disponibles, mais payants. Mis à part la consultation, à 600Fcfa (0,92 euros), le jadelle, l’une des méthodes les plus demandées est à trois mille (3000) francs cfa (4,615 euros) et les injections varient entre mille 1000 (1,53 euros) et deux mille 2000 francs cfa (3,07 euros).Dans un pays où beaucoup de gens vivent sous le seuil de la pauvreté, inutile de dire que ces tarifs ne sont pas accessibles à tous.

Une sage-femme administrant des soins en PF à des femmes demandeuses La plupart veut passer inaperçu

Les couts, un frein?

Selon la sage-femme, les coûts de cette prestation ralentissent certainement de nombreuses jeunes filles et femmes qui sollicitent les services des centres de santé privés. Si les soins sont payants dans le privé, dans les centres de santé publics dont homel, hôpital de la mère et de l’enfant de Cotonou, c’est gratuit. ‘Les soins en PF sont gratuits dans six départements sur les douze que compte le Bénin’ confirme le chef service santé de la reproduction et planification familiale à l’Agence Nationale des Soins en Santé Primaire, une agence du Ministère de la Santé du Bénin. Dr Édith Djenontin Kotchofa, reconnait quand même que ‘la demande en soins de planification familiale est toujours faible, malgré les multiples actions de sensibilisation’. Mis à part l’accessibilité financière, Dr Djenontin cite comme freins à la PF, l’insuffisance d’informations, la peur des effets secondaires, les rumeurs, la faible implication des familles. Consciente de ces réalités, le chef service santé de la reproduction et planification familiale et son équipe dirigent des campagnes gratuites de sensibilisation et d’offres de soins en PF. ‘Cette année, nous avons parcouru toutes les zones sanitaires du pays’ se réjouit Dr Djenontin.

Des actions…. Et des fruits.

Avec de telles actions que multiplient le Ministère de la Sante, les activistes, les médias, les ONG, les unités de coordination des centres de santé, le taux de prévalence contraceptive de 12,4% selon l’Enquête Démographique de Santé (EDS) de 2017 a évolué mais reste à confirmer par une nouvelle EDS.

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