COVID-19: Comment le système respiratoire est-il attaqué ?

Détresse respiratoire, Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS), rhume, grippe. Depuis l’apparition de la pandémie Covid-19, ces termes sont devenus récurrents.
En langage simple, comment le système respiratoire humain est-il attaqué par le virus?

Déla Fidèle TAMADAHO

Encore appelé système respiratoire, l’appareil respiratoire regroupe  l’ensemble des organes qui gèrent  la respiration, c’est-à-dire les échanges gazeux entre l’organisme et l’environnement. Son rôle, fournir de l’oxygène au sang et expulser du corps les déchets gazeux, constitués principalement par le dioxyde de carbone. Une dizaine d’organes entrent en jeu au cours de la respiration.  Le nez, la bouche, le pharynx, le larynx,  la trachée artère, les bronches, les bronchioles, les acinis et les alvéoles.  Les poumons et le diaphragme sont deux organismes phares qui s’associent au système respiratoire.

L’air riche en oxygène, inspiré par le nez ou la bouche, passe dans la trachée artère, dans les bronches et va dans les poumons. Dans les poumons, les bronches se divisent en bronchioles. Celles-ci conduisent l’air dans des alvéoles. Les alvéoles sont tapissées de nombreux vaisseaux sanguins qui récupèrent l’oxygène présent dans l’air. Cet oxygène se fixe sur les globules rouges. En même temps, d’autres globules rouges déversent du dioxyde de carbone dans les alvéoles. L’oxygène nourrit les  muscles et leur fournit de l’énergie. En fonctionnant, les muscles libèrent le dioxyde de carbone dans les alvéoles.  Ce gaz sera rejeté hors du corps par expiration. Lors de l’expiration, l’air fait le trajet inverse de l’inspiration. Il part des alvéoles, passe par les bronchioles, les bronches, la trachée et ressort par la bouche ou le nez.

Le coronavirus corrompt les cellules respiratoires

Le Covid-19 est identifiable par une couronne de petites protéines pointues – dites spicules. Ces particules virales pénètrent par la bouche, le nez ou les yeux. Elles se déplacent vers l’arrière des voies nasales, mais aussi vers les muqueuses situées à l’arrière de la gorge ou elles séjournent pendant quelques jours avant d’émigrer vers les poumons.

Grâce à leurs petites piques, les particules s’accrochent aux membranes cellulaires des voies respiratoires et produisent une protéine appelée ACE2. Une fois accrochées, elles libèrent du matériel génétique semblable à l’ADN, appelé ARN, qui entre dans la cellule humaine et détourne les cellules respiratoires de leurs fonctions habituelles ; désormais ces cellules  créent et libèrent des millions de copies du virus.

Et le malade étouffe

Les copies du virus infectent les cellules voisines. L’infection se propage à l’intérieur des voies respiratoires. Selon les explications du Dr William Schaffner, spécialiste des maladies infectieuses  dans le New York Times “Le virus rampe progressivement dans les bronches“. Les symptômes commencent souvent à l’arrière de la gorge avec un mal de gorge et une toux sèche.

Quand le virus atteint les poumons, les muqueuses s’enflamment, les alvéoles pulmonaires, centre des échanges gazeux sont endommagées. Résultat, elles doivent travailler davantage afin d’approvisionner le sang en oxygène et éliminer le dioxyde de carbone.

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Dans les cas graves, les alvéoles gonflent, ce qui empêche la bonne circulation de l’oxygène. À cause de ce plus faible débit en oxygène, certaines zones des poumons se remplissent de liquide, de pus et de cellules mortes. Cette obstruction des voies respiratoires est si importante qu’elle provoque une détresse respiratoire aiguë. Des examens post-mortem ont révélé qu’il s’agissait d’un mucus gluant qui empêchait le passage de l’air dans les poumons, obstruant ainsi la respiration du patient. Ceux qui s’en remettent gardent toutefois de profondes lésions, qui pourraient mettre jusqu’à quinze années pour disparaître, selon des experts britanniques en soins intensifs. 

Le corps réagit tardivement

Le corps tente de réagir. Le système immunitaire se bat, entraînant de la fièvre et des symptômes comparables à ceux de la grippe. Mais, les cellules de l’immunité immédiate ne sont pratiquement pas mises à contribution.

D’après les chercheurs,  les cellules qui entrent en jeu dans le cadre d’une infection au Covid-19 appartiennent à la réponse immunitaire adaptative tardive. En mode défense, le système immunitaire détruit les cellules infectées et les cellules saines. Finalement, la réponse immunitaire cause plus de dégâts qu’elle n’en corrige. Les poumons sont obstrués par davantage de débris et la pneumonie s’aggrave.

Malgré son aspect peu ragoûtant en dehors du corps, le mucus joue un rôle crucial dans nos poumons, il aide à protéger le tissu pulmonaire contre les agents pathogènes et veille à ce que notre organe respiratoire ne s’assèche pas. Les cellules du covid détruisent le mucus, le système respiratoire s’assèche, d’où la toux sèche, la gorge sèche, l’étouffement.

Les patients touchés par le SRAS-COV-2 peuvent être classés dans quatre catégories. La première regroupe les individus qui ne présentent aucun symptôme, tandis que la deuxième inclut ceux qui souffrent de fièvre, de toux sèche et parfois d’autres symptômes légers comme des maux de tête ou une conjonctivite. 

Ceux qui développent des symptômes similaires à ceux de la grippe (fièvre, toux sèche, fatigue, expectorations, maux de gorge, frissons, congestions nasales…) appartiennent à la troisième catégorie et la quatrième, la plus grave, se caractérise généralement par une pneumonie. 

Selon l’OMS, le SRAS perçait des trous dans les poumons et leur donnait « une apparence de nid d’abeille », des lésions que l’on retrouve chez les patients contaminés par le COVID-19.  Le système respiratoire détruit, la plupart des patients meurent par étouffement.

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